13 Avril 2016
Elle fait intervenir 2 parents. Il y a fécondation et développement d’une graine.
Dans la nature, la stratégie de la pollinisation des orchidées consiste à faire transporter en masse la totalité de leurs grains de pollen, agglomérés en pollinies, sur une autre fleur par l'intermédiaire d'un insecte (le plus souvent des abeilles ou d’autres hyménoptères, certaines mouches, des papillons…) ou d’un oiseau (colibri). La plante attire l’insecte soit par sa forme ou sa couleur, soit par son parfum. L’insecte devra trouver à sa visite une « récompense » qui lui permettra de savoir qu’il doit visiter une autre fleur. Puisque le pollen des orchidées n’est pas utilisé comme source de nourriture, la principale source de récompense consiste en un nectar. A l’intérieur de la fleur les pollinies sont placées de telle sorte que lorsque l’insecte puise le nectar, il entre en contact avec le pollen qui se fixe à son corps. Lorsqu’il visite ensuite une autre fleur, un peu de ce pollen se déposera sur le stigmate, assurant la fécondation.
Lorsque la pollinisation est réussie, une majorité des grains de pollen est utilisée, les ovules commencent à se différencier et l'ovaire se transforme en capsule. Après une maturation qui peut être très longue, la capsule libère une quantité impressionnante de graines microscopiques (plus de trois millions pour certaines espèces).
L’inconvénient de cette stratégie, c’est qu’elle est partagée par énormément d’espèces, et que l’insecte qui emmène du pollen a de bonnes chances de le déposer ailleurs que sur un autre individu de la même espèce. Au cours de l’évolution se sont donc mis progressivement en place des adaptations de la plante à certains insectes, qui eux-mêmes ont pu s’adapter en retour à un nombre plus ou moins restreint de plantes. On parle de coévolution plantes-insectes. L’exemple le plus spectaculaire est celui de l’Angraecum sesquipedale, dont les fleurs portent un éperon de plus de 30 cm. Son pollinisateur est un papillon, le Xanthopan morgani praedicta, dont la trompe est assez longue que pour atteindre le nectar au fond de l’éperon.
La spécificité de la relation plante-insecte a cependant ses limites, comme en témoigne la fréquence relativement élevée d’hybrides naturels.
Les graines sont excessivement petites, sans réserves et renferment des embryons très peu différenciés. En revanche, elles sont produites en très grand nombre. Pour germer, elles ont besoin de la présence de certains champignons comme ceux du genre Rhizoctonia (mais il y en a d’autres). Le mycelium du champignon pénètre les cellules de la partie inférieure de l'embryon, qui grossit et prend la forme d'un petit tubercule, le protocorme. La progression du champignon dans le protocorme est arrêtée par certaines cellules qui le digèrent et absorbent ainsi les sucres, les protéines et les éléments minéraux indispensables au développement des jeunes plantules. L’orchidée va développer le champignon dans ses racines et lui fournir des moyens d’existence. On parle de symbiose.
Le protocorme forme une petite boule verte légèrement translucide. Il va rapidement développer des cellules absorbantes qui deviendront les premières racines, apparaissent également les premières feuilles. La plantule peut alors effectuer sa propre synthèse de nutriments et devient plus autonome par rapport au champignon.
Il faut noter que l’autofécondation existe aussi chez certaines espèces (ex. : certains Epipactis, l’Holcoglossum amesianum…).
Voici en images l’exemple de l’Holcoglossum amesianum : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/vie-1/d/une-orchidee-a-la-vie-sexuelle-acrobatique_9170/