C'était déjà il y a une semaine... Je suis arrivée un peu après 9h30 à Gembloux (qui se trouve à 1h30 de la
maison). Erika avait déjà beaucoup travaillé. Tout le matériel était prêt.
Elle avait préparé un bidon d'alcool, des tubes avec de l'eau stérilisée et de l'hypochlorite de calcium...
...une kyrielle de boites de Pétri avec 2 milieux de culture
différents
Le milieu de culture le plus clair est un milieu de Knudson modifié ;
l'autre plus foncé est un autre milieu (catt 43) modifié par l'ajout d'ANA, BAP et charbon actif. Pour faire simple l'ANA est une auxine, c'est-à-dire un facteur de croissance qui favorise le
développement des racines, tandis que le BAP est une cytokinine qui favorise le développement des bourgeons axillaires. Pinces et scalpels étaient dans le stérilisateur (stérilisation à chaud).
J'avais amené mes 2 capsules (Dimerandra emarginata et Phalaenopsis Elegant Debora)
J'avais amené également quelques bouts de hampes florales (phal hybride, petit phal
pélorique, phal equestris orange).
Quant à Erika c'est une énorme hampe de son oncidium qui était déjà sous le flux laminaire.
Une hotte à flux laminaire,
pour ceux qui ne connaissent pas le principe, est une enceinte dans laquelle de l'air stérilisé par filtration est pulsé. L'air peut être pulsé de haut en bas ou d'arrière en avant comme c'était le
cas dans le labo d'Erika. Il faut donc placer tout ce qui doit rester bien stérile le plus vers le fond du plan de travail et tout de qui risque d'être contaminé vers soi. L'avantage d'un
flux horizontal est qu'il empêche le dépôt des particules et donc des germes sur le plan de travail.
Cette enceinte nettoyée avec de l'alcool à 70% permet de réaliser des opérations stériles.
Et voilà... les travaux
pratiques peuvent commencer.
Après avoir bien nettoyé son plan de travail et ses mains avec de l'alcool, Erika s'attaque à la gousse de dimerandra (on travaille du plus "propre" au plus "sale). Elle la désinfecte à l'alcool
puis l'incise.
Voici l'intérieur
Les premiers ensemencements peuvent commencer.
Une première partie des graines est semée directement dans les milieux de culture.
Après avoir ensemencé une partie des graines de
dimerandra sans aucun traitement particulier, nous avons continué les semis en traitant les graines de différentes façons.
La suite se passe donc chronomètre en mains avec de bonnes chaussures de course :o) car un petit sprint à travers tous les couloirs est à chaque fois nécessaire pour centrifuger
nos précieuses graines dans leur bain d'alcool et d'hypochlorite (l'hypochorite de calcium c'est la poudre dont on se sert aussi pour désinfecter les piscines).
Premier bain dans l'alcool et v'là qu'nos graines prennent des couleurs : de jaune pâle, elles passent à l'orange
Oups, on ne sait pas si c'est bon ou mauvais signe.
Mais c'est pas grave, on continue, on centrifuge, un autre petit bain dans l'hypochlorite, on centrifuge, 2 rinçages à l'eau, on ensemence dans les 2 milieux.
Puis on recommence avec des temps différents.
Ensuite vient le tour de la capsule de phalaenopsis.
Erika sort les graines de la capsule. Elles sont presqu'invisibles tellement elles sont fines. De plus elles se cachent dans une sorte d'ouate.
Et on recommence les désinfections à l'alcool et l'hypochlorite avec des durées différentes comme pour les graines de dimerandra.
Après tout ce travail, il est déjà passé midi. On va manger nos tartines dans le bureau du boss mais comme il fait beau, on décide de sortir tout en mangeant. Petites visites dans les serres et
découverte d'une collection extraordinaire de pelargonium (merci Roberta ) et bien
sûr un p'tit bonjour aux adeniums.
Après cela il est déjà temps de se quitter car il faut que je fasse un détour par Namur pour récupérer une partie des enfants avant de rejoindre Chimay pour la sortie des classes de la petite
dernière.
L'après-midi c'est toute seule qu'Erika a mis en culture les différents méristèmes.
Maintenant y a plus qu'à... qu'ça pousse !!!!
Bon, comme se sont nos premiers essais, on s'attend bien à ce que tout n'aille pas du premier coup.
On a bien inscrit tous les différents protocoles utilisés afin de définir le meilleur protocole à suivre ultérieurement.
Erika m'a déjà informé que des moisissures poussaient au niveau de certains méristèmes. Il faut probablement augmenter les temps de désinfection ou traiter sous vide pour faire rentrer le
désinfectant plus profondément dans les tissus mais avec la bonne dilution pour ne pas les nécroser. Pas évident.