25 Mars 2011
Comment différencier une orchidée prélevée dans la nature d’une orchidée reproduite artificiellement ?
Avec plus de 20 000 espèces réparties sur tous les continents et dans toutes les zones climatiques (sauf l’Arctique et l’Antarctique), les orchidées forment la plus grande famille des plantes.
90% du volume des orchidées du commerce international sont des orchidées reproduites artificiellement.
Au commerce légal des orchidées sauvages s’ajoute malheureusement un important commerce illégal. Certains collectionneurs recherchent des spécimens sauvages ou des spécimens d’espèces qui ne sont
pas reproduites artificiellement. D’autres recherchent des plantes inscrites à l’annexe 1. Il y a ainsi, par exemple, un gros trafic de Paphiopedilum venus d’Asie.
Comme habituellement les orchidées sont vendues sans fleurs, leur identification est difficile. Il devient donc important que
les douanes puissent différencier une plante issue d’une collecte sauvage d’une plante reproduite artificiellement.
Une plante est dite « reproduite artificiellement » si elle est produite dans des conditions contrôlées, c’est-à-dire dans un milieu non naturel (mise en pot, traitement contre les
nuisibles, protection contre le soleil, arrosages et fertilisation réguliers...)
Dans la nature, les plantes ne bénéficient pas de tous ces soins et peuvent avoir des marques d’un manque d’eau, de piqûres d’insectes… Autant d’indices à rechercher.
Examen des racines
Les racines des orchidées sauvages sont souvent abîmées. En effet, les plantes sont habituellement manipulées par plusieurs
personnes (cueilleur, intermédiaire(s), exportateur) avec à chaque fois un risque de blessure. De plus, il arrive souvent qu’elles aient été endommagées lors de l’arrachage à leur support ou
qu’une partie du support ou du substrat y reste attachée.
Ces racines prennent souvent la forme de la branche ou du rocher où la plante était fixée. Les racines des orchidées vivant dans les arbres sont souvent parallèles et suivent le trajet
d’écoulement de l’eau.
Quant aux orchidées reproduites artificiellement, leurs racines sont habituellement saines, poussent dans différentes direction et épousent la forme du pot.
Examen des feuilles
Les orchidées sauvages ont souvent les feuilles écrasées ou arrachées suite aux différentes manipulations. Elles présentent
des traces laissées par des nuisibles (insectes, petits mammifères, larves...). On peut y trouver des algues, des mousses ou lichens.
Ces plantes transitent souvent plus longtemps (de l’endroit de prélèvement jusqu’au destinataire), elles peuvent montrer des signes de déshydratation. Bien sûr, ces signes peuvent apparaître chez
des plantes reproduites artificiellement quand elles ont manqué de soins mais habituellement les plantes reproduites artificiellement ont des feuilles saines et intactes.
Cas particulier
Les plantes cultivées à l’extérieur dans des conditions non contrôlées (par exemple sans protection, sur des caféiers de plantation...) ne peuvent être commercialisées en tant que plantes « reproduites artificiellement ». Elles ressembleront davantage aux plantes sauvages et la distinction est parfois difficile.