4 Juin 2010
Poème écrit par mon papa.
MON JARDINET
Ceci est une histoire vraie,
C'est celle de mon jardinet.
Petit jardin, mon bien aimé, moi qui t'avais si bien soigné.
A l'automne tu fus retourné et régalé d'un beau fumier.
Au chaud printemps tu fus bêché, houé, ratissé et roulé
Tu étais prêt, t'étais paré pour être enfin ensemencé.
Alors j'ai sorti mon râteau, toutes les graines et mon cordeau
Faire un jardin ce n'est pas rien, lorsque l'on veut que ce soit bien.
Mes sillons je les ai tirés, vraiment très droits, bien espacés
Tout comme l'avait, fait mon Papa, il y a bien, temps de cela.
La profondeur du bon sillon, du type de graines elle est fonction,
Seuls les radis font exception. J'ai commencé la plantation.
Toutes les graines, j'ai semé, et puis le sol j'ai bien damé.
Le travail était bien fait; c'était parfait, parfait, parfait.
Et puis tout fier, un peu trempé, à la maison je suis rentré
J'ai bu un thé, je suis monté, pour me doucher et me baigner.
J'étais entrain de m'essuyer, quand par les carreaux embués
J'eu envie d'encore regarder, tout ce travail si bien mené.
Mais que fait donc, ce gros minet, assis là dans mon jardinet?
Mais mes semis il les prenait, pour en faire son cabinet!!!
Et comme un chat cela est propret, il recouvrait tous ses déchets.
Mes beaux sillons si droits tracés, vous êtes déjà tout chambardés.
Voilà-t-il pas que ce matou, se déplaçant un peu partout
Va se vautrer dans la poussière, sans souci du propriétaire.
Tout en voulant larguer ses poux, il m'en fait des trous et des trous.
Oh mon jardin si bien damé, t'es devenu un vrai chantier.
Malgré tout les graines ont germé, et ont commencé à pousser.
Faisait quand même déjeté, là où le chat était passé.
Mais j'ai pensé tant pis pour ça, des bons légumes il y en aura.
J'allais sortir mon arrosoir, il a commencé à pleuvoir.
Alors limaces et limaçons, sont arrivés en procession
Ventre à terre et cornes au vent, se déplaçant tout en bavant
Jamais encore je n'avais vu, pareille troupe de goulus
Les jeunes salades ils préféraient, ils en mangeaient, en dévoraient
De plus c'était tout dégoûtant, tout de bave dégoulinant
J'en ai encore un haut-le-cœur, quand je repense à cette horreur.
Devant la vorace invasion, vous connaissez la solution.
C'est un appât prêt à l'emploi, à disperser comme il se doit.
Rapidement j'ai acheté, ces granulés un peu bleutés
Qui devaient les exterminer, c'était marqué sur le papier.
En progressant dans la lecture, ce fut la déconfiture :
Car c'est un métaldéhyde qui agit dans cet hélicide.
Avait là de quoi vous tuer, et d'autres encore trucider.
Interdit de boire et manger, déconseillé de respirer
Obligation d'être ganté, pour le produit distribuer.
Ce n'est pas tout, avec effroi, j'ai lu les risques à l'emploi:
Si vous en avez sur la peau, faut vous laver à très grande eau
Si vous en avez dans les yeux, vous les rincer à qui mieux mieux
Si vous en avez absorbé, c'est à l'hosto qu'il faut aller
Si un bébé en a sucé, hélas il va en décéder.
Obéissant à mon instinct, de conservation en malin
J'ai pris alors la décision de revenir à la question
Si ce produit empoisonné, je ne veux pas l'utiliser
Autre moyen je dois trouver, pour les limaces exécuter.
La solution, c'est Internet, je me suis branché sur le Net
Moi dans un site écolo, c'était plutôt très rigolo.
Leur devise venait à point, ici elle s'appliquait très bien :
"Ce qui importe c'est manger sain, quitte encore à mourir de faim".
J'ai découvert la solution, à ce qui me, posait question.
Pour les limaces trucider, voici ce que j'y ai trouvé :
"Pour bien vous en débarrasser, c'est dans la bière qu'elles doivent entrer."
Cela je l'aurai deviné, fallait quand même y penser.
Voici comment vous procéderez : Récipient plat vous poserez
A un endroit très bien damé, puis de bière le remplirez.
Vous verrez, elles vont arriver, s'enivrer et puis se noyer.
J'ai voulu faire l'expérience, recommandée par la science:
Diverses bières j'ai acheté, pour en tester l'activité
Des blondes, des brunes, il y en avait, tout autant que l'on en voulait.
Mais mon Orval me suis gardé, faut quand même pas exagérer
Dans le jardin j'ai opéré; bières qui restaient, j'ai éclusé.
On peut le dire, j'étais dopé, un peu givré, pas enivré.
Je n'avais plus qu'à espérer que tout cela allait marcher
Et quand bien même il aurait plu, que des limaces il n'aurait plus
Résultats expérimentaux : primo, secundo et tertio
Primo:
Toutes les bières sont efficaces, pour attirer toutes limaces,
L'Orval ne fut pas essayé, on peut toujours extrapoler.
Secundo:
Les limaces et les escargots, à l'ouverture de mon bistrot
Se sont rués au grand galop, comme l'auraient fait de vrais poivrots.
Tertio:
Dans la pratique, il y a un hic; je puis dire que ce fut épique.
Jamais limaces n'ai tant vu, tous les records étaient battus.
Toute limace du quartier de mes boissons voulait goûter
Pour une dizaine qui se noyaient, c'est un gros cent qui arrivait.
Tout ça grouillait, se chevauchait, et ça bavait et ça buvait.
Et puis surtout ça arrivait et en chemin elles se servaient.
Jamais je n'avais vu autant de ces baveux, de ces bavants.
Chers écolos vous vous trompez, quand cette recette vous proposez
Ce n'est pas tous les jours l'ancien, qui fait ses preuves au jardin.
Moi je m'en vais vous le prouver, à tout jamais le démontrer.
Où donc des bières a-t-on produit, si ce n'est dans les abbayes?
Qui donc des bières ont essayé pour les limaces éliminer,
Si ce ne sont les pères-abbés ou autres sortes de curés?
Mais leurs jardins étaient cloîtrés, cela vous l'aviez oublié.
Gastéropodes installés, voici qu'arrivent les ramiers.
Ils n'arrêtaient de roucouler, devant leurs belles de pavaner.
Je pense même avoir traduit, l'un d'entre eux qui aurait dit :
"Avant de faire nos petits, je vous souhaite bon appétit.".
Ils ont commencé par les choux qui paraissaient bien à leur goût.
Puis du persil ils ont tâté, là c'était sans trop insister
Je me disais, ils sont gavés; c'est terminé, vont s'envoler.
Voilà-t-il pas que tous ces cons, ont dévoré tous les chicons
Et puis soudain, nom d'un pétard, j'ai vu atterrir un canard
Qui du croupion dodelinant, s'est mis à l'œuvre insolemment
De mes carottes pour l'hiver, il a dégusté tout le vert
Et comme cela semblait lui plaire, il a sifflé ses congénères.
Rien ne résiste à ces voraces, de ce qu'ont laissé les limaces.
Tous les légumes y sont passés, mes épinards sont avalés
Toutes les bettes sont rasées et les oignons sont arrachés
Les petits pois sont dévorés et les radis tout picorés.
Dans les bouleaux avoisinants, les ramiers en tout haut perchant
En ce jour là ont donc appris, que ces légumes se mangent aussi
Voilà promesse de soucis, c'en est assez pour aujourd'hui
Je suis rentré réfléchissant, au comment protéger mon champ.
Alors j'ai pris la décision, j'entrerai dans l'opposition
Dans mon grenier, je suis monté, mon vieux fusil j'ai recherché
Fusil à plombs bien entendu, car ceux à balles c'est défendu.
A mes amis, vous allez voir, je vais vous changer en passoire.
Après le petit déjeuner, j'ai décidé de commencer
De commencer à attaquer, de commencer à faire payer
D'ailleurs le chat, il était là, flairant déjà le bon endroit.
Dans mon fusil j'ai introduit, ce que je lui avais promis.
J'allais lever ma carabine quand j'ai perçu la voisine
Sur son balcon, elle s'étirait et puis surtout elle m'épiait
Je n'avais pas encore visé et j'étais déjà suspecté
Dans ces conditions pas question, de mettre plomb dans son ronron.
Et puis son chat était parti, tous ses besoins bien accomplis
Le vieux fusil un peu rouillé, derrière mon dos je l'ai caché
A la maison je suis rentré sans oublier d'la saluer
Je remettrai ça à demain, je commencerai de grand matin.
Au jardin je me suis fondu, puis j'ai attendu, attendu
On aurait dit que ces coquins, en ce matin n'avaient pas faim
Et puis voilà que d'un seul coup, surgissant de je ne sais où
Atterrit en plein dans mes choux, un de ces sacrés grands voyous.
J'ai ôté la sécurité, puis lentement ai épaulé
Sur la gâchette j'allais presser quand le ramier s'est envolé
C'est qu'à la vue de mon arme, pressentant un nouveau drame
Tout en haut sur le vieux charme, Margot la pie donnait l'alarme.
C'était raté, c'était foutu, mais vous savez je suis têtu.
Très volontaire, un peu tendu; me voici reprenant l'affût
Voilà-t-il pas, non par hasard, que vient se poser un canard
Les bons magrets, vous connaissez, je ne vais pas me les manquer
Pensais déjà m'en délecter, quand le col-vert j'ai regardé.
Ce qu'il mangeait, il choisissait; c'est plus malin qu'il n'y paraît
Et puis surtout, il était beau, sa plume irait à mon chapeau
Mais pour ce faire, faut le plumer, ça pas question d'y échapper.
J'étais déjà un peu moins chaud quant à flinguer ce bel oiseau
L'était trop maigre, l'était pas gras, pour un repas l'en faudrait trois
Maintenant que je l'entendais, il me semblait qu'il gazouillait
Peut être que dans les roseaux, il avait des jeunes au berceau
Je n'avais plus cœur à tuer et le canon s'est abaissé
Tout doucement j'ai toussoté et le magret s'est envolé .
Mon vieux fusil dans le grenier, tout gentiment est retourné.
Le chat continue à gratter et les ramiers à me toiser.
Mais mon jardin n'est pas désert, que du contraire, il est tout vert.
J'ai aussi trouvé du plantain que ne voudrait végétarien
C'est le règne du chardon, du liseron et du mouron.
Alors j'ai pris la décision : je vais m'acheter un mouton.
Ne plaignez pas le jardinier; tous ses légumes il peut trouver
Dans les casiers de son GB … mais ils seront un peu fanés.