3 Novembre 2020
La lumière est source d’énergie pour les plantes. En effet, leurs pigments chlorophylliens captent l’énergie lumineuse afin de réaliser la photosynthèse. Celle-ci permet de fabriquer les hydrates de carbone dont les plantes ont besoin à partir d’eau et du gaz carbonique présent dans l’air.
Les orchidées apprécient les situations lumineuses ; certaines plus que d’autres. Par exemple, les Oncidium et les Vanda poussent dans la nature en des endroits où ils peuvent profiter du soleil direct. D’autres comme la plupart des Bulbophyllum ou des Maxillaria se retrouvent à l’ombre des forêts plus ou moins denses. Mais attention : dans les régions tropicales, la lumière est souvent atténuée par un voile atmosphérique. De plus les mouvements de l’air empêchent l’échauffement des feuilles. C’est pourquoi les orchidées qui vivent en plein soleil dans leur habitat naturel ne supportent pas forcement le soleil direct derrière une vitre.
La première exigence d’une orchidée pour refleurir est la lumière. L’idéal est de placer vos plantes le plus près possible de la source principale de lumière de votre pièce (face à une fenêtre, sous un velux, etc.) en respectant une distance d’environ 25 cm et jamais à plus d’un mètre car dès que vous éloignez vos plantes de celle-ci l’effet de la lumière s’atténue très vite même s’il vous semble que la pièce est très lumineuse. Une plante installée à 1,5m d’une fenêtre reçoit 2 fois moins d’intensité lumineuse qu’une plante posée à 30cm de celle-ci. Derrière une première rangée de plantes, vous pouvez en placer d’autres plus grandes ou moins exigeantes en luminosité. Mais n’oubliez pas qu’au plus vous aurez de plantes sur le rebord des fenêtres, au moins vous aurez de lumière dans la pièce. Les plus forts ensoleillements sont près des vitres côté sud et sud-est et les plus faibles, côté nord. Les voiles, les stores vénitiens, les volets d’ombrage permettent de moduler la lumière. Les fenêtres au Nord accueilleront les plantes moins exigeantes en lumière ou celles qui préfèrent plus de fraîcheur en été (Phalaenopsis, Paphiopedilum, Masdevallia, Odontoglossum, Lycaste, Phragmipedium, etc.). Se plairont au Sud, avec une possibilité d’ombrage, les Cattleya, Oncidium, Angraecum, etc. Il n’y a que l’Est sans risque de brûlures pour vos plantes qui profitent de la lumière du matin. Et puis, sachez que vos orchidées peuvent être installées au milieu d’une pièce sans dommage pendant 2 à 3 semaines, le temps de profiter de leur floraison par exemple. Ensuite il faudra les placer dans un endroit qui leur conviendra mieux. Pensez aussi à exposer à la lumière le collet de vos plantes là où les jeunes pousses se forment en évitant des cache-pots trop profonds et en ne plaçant pas vos pots sous le niveau de la fenêtre.
Certains orchidophiles mesurent la lumière reçue par leurs plantes grâce à un luxmètre ou avec un appareil photo. Si vous pouvez mesurer la luminosité, notez que la majorité des orchidées apprécient une intensité lumineuse comprise entre 10.000 et 30.000 lux.
En période végétative, plus la lumière est intense, plus les plantes absorbent rapidement l’eau et demandent une fertilisation ce qui leur permet de croître et de fleurir. A l’inverse, quand une plante manque de lumière (mauvais emplacement, mauvais temps) sa croissance ralentit et elle demande moins d’eau.
Un manque de lumière peut se traduire par un verdissement accentué du feuillage avec des feuilles plus foncées, plus ternes et souvent plus molles, un étiolement des feuilles, une absence de floraison ou la chute des boutons floraux, un ralentissement de la croissance de la plante ou la pourriture des racines par excès d’arrosage.
Le soleil peut provoquer des brûlures graves du feuillage à certaines heures de la journée. Il faudra prévoir un ombrage aux heures les plus chaudes de la fin février à la mi-octobre environ. Chez les orchidées à feuilles épaisses et rigides (Cattleya, Vanda, Cymbidium) la brûlure apparaît soudainement sous forme d’une tache marron sur la feuille. Celle-ci peut apparaître parfois suite à quelques heures d’exposition directe. Cette tache deviendra blanche en son centre avec un anneau brun périphérique. Elle ne s’étendra pas comme en cas d’infection bactérienne mais elle ne disparaitra pas et la plante gardera cette tache disgracieuse. Chez les orchidées au feuillage plus fin comme les Oncidium, Odontoglossum, Miltonia et les Phalaenopsis, le feuillage se met à rougir en cas d’exposition brutale au soleil. Il sera nécessaire de déplacer les plantes car elles risquent de se déshydrater et de mourir. Quand l’exposition est plus progressive, le feuillage s’éclaircit graduellement. Les dégâts peuvent alors être aussi dommageables si les plantes ne sont pas protégées du soleil. Si vous avez un doute, touchez les feuilles : elles ne doivent pas être chaudes.
La culture sous éclairage artificiel peut être très utile pour pallier un manque de lumière naturelle en hiver au par mauvais temps. Elle est indispensable si la luminosité de la pièce est insuffisante. Il est d’ailleurs possible de cultiver des orchidées uniquement sous lumière artificielle sans aucun apport de lumière naturelle. Cet éclairage artificiel doit correspondre aux besoins des plantes et se rapprocher du spectre lumineux solaire. Pour la photosynthèse les plantes ont besoin des radiations rouges et bleues du spectre lumineux plus de bleu que de rouge pour la croissance et un spectre tirant vers le rouge pour la floraison. Il est possible d’utiliser des néons traditionnels 36W en choisissant des modèles adaptés aux ambiances humides (salle-de-bain, extérieur) pour des orchidées peu gourmandes en lumière. Les tubes fluo-compacts sont plus puissants et permettent de cultiver presque toutes les orchidées. Les ampoules horticoles à économie d’énergie émettent une lumière proche du spectre du soleil. Les lampes aux halogénures métalliques (MH) produisent une lumière bleutée alors que les ampoules à vapeur de sodium à haute pression (HPS) génèrent une lumière semblable à celle de l’automne (lumière rouge). La technologie LED offre aussi de grandes possibilités. N’oubliez pas qu’il faudra bien surveiller la température (heureusement certains systèmes ne chauffent pas trop l’air ambiant), l’hygrométrie et assurer une bonne ventilation pour réussir la culture.