5 Novembre 2020
L’eau est vitale pour les orchidées car elle véhicule les substances nutritives qui leur sont nécessaires. De plus elle participe à la photosynthèse, à la structure de leurs cellules, etc.
Dans les régions équatoriales et tropicales, la plupart des orchidées sont épiphytes. Elles ont de longues racines aériennes qui absorbent rapidement l’eau des pluies, des brouillards et de l’atmosphère. La structure de ces racines empêche ensuite l’eau de ressortir. Ces racines ont aussi besoin de respirer. C’est pourquoi elles doivent s’assécher rapidement grâce à une bonne ventilation. Si une pellicule d’eau les recouvrait en permanence, cette fonction de respiration ne pourrait pas se maintenir.
À l’exception de quelques espèces (orchidées terrestres et semi-terrestres comme les Paphiopedilum, les Cymbidium), les orchidées doivent être arrosées avec une eau faiblement minéralisée. En effet, le calcaire ne pourra pas être absorbé par la plante et s’accumulera sur les racines et les feuilles. Il finira par asphyxier la plante.
La meilleure eau pour les plantes est l’eau de pluie stockée à l’abri de la lumière. Elle peut éventuellement être oxygénée artificiellement.
Cette eau de pluie peut être remplacée (si vous n’avez que quelques plantes) par certaines eaux de source faiblement minéralisées comme l’eau de Volvic ou une autre eau ne contenant qu’une dizaine de mg de calcium par litre (lisez bien les étiquettes).
L’eau utilisée par les aquariophiles est l’eau osmosée. C’est une eau filtrée à l’aide d’une membrane perforée de minuscules trous (de l’ordre de 0,0001 micron). Comme elle est dépourvue de minéraux et d’oligo-éléments, elle ne peut servir que pour brumiser les plantes ou n’être utilisée pure qu’à titre exceptionnel. Par contre elle peut être mélangée à 50% avec de l’eau de ville ; ce qui permet de neutraliser les excès de l’une et les carences de l’autre.
Les filtres à charbon des carafes de type « Brita » sont de bonnes alternatives. Ils suppriment le calcaire et le chlore de l’eau de ville et peuvent très bien servir à l’arrosage de vos plantes.
L’arrosage doit être un moment privilégié où vous inspectez vos plantes afin d’estimer leur besoin en eau et, éventuellement, découvrir un problème de culture.
Un bon arrosage doit être abondant et suffisamment long pour que l’eau puisse ressortir par les trous de drainage du pot ou par le fond du panier. L’idéal est d’utiliser une pomme d’arrosoir qui diffuse lentement l’eau dans le substrat.
L’eau doit être à température ambiante car l’eau froide choque les racines de l’orchidée qui ne pourront commencer à absorber l’eau que lorsqu’elles se seront réchauffées.
Lors de l’arrosage, veillez à ne pas mouiller les jeunes feuilles ou les jeunes pousses qui pourraient pourrir rapidement. De même les Phalaenopsis ne supportent pas que de l’eau stagne longtemps dans leur cœur.
Après l’arrosage, il vous faut vérifier que le fond du pot de votre plante ne soit pas en contact direct avec l’eau pour éviter la pourriture des racines.
Arroser pendant une dizaine de secondes tout autour de la plante permet au substrat de bien s’imprégner d’eau jusqu’au prochain arrosage et permet également de bien rincer les racines d’un éventuel dépôt de sels suite à l’apport d’engrais car l’accumulation de ceux-ci finit par étouffer les racines.
Ce type d’arrosage, dans une bassine, n’est possible que si vous ne possédez que quelques plantes car il vous faudra changer d’eau après 2 ou 3 plantes afin d’éviter toute transmission de maladie ou de nuisibles. Pour le faire, il faut immerger le pot des plantes au 2/3 pendant 4 à 5 minutes. Vous pouvez également faire tremper vos plantes directement dans leur cache-pot que vous viderez par la suite en prenant bien soin de laisser égoutter vos pots.
Ces orchidées doivent être arrosées tous les jours, et parfois plusieurs fois par jour quand il fait chaud et sec. Si la plante demande une période de repos, elle devra être respectée. L’arrosage doit durer quelques secondes, le temps que les racines puissent reverdir, preuve qu’elles absorbent bien l’eau.
La fréquence des arrosages est déterminée par de nombreux facteurs :
Les plantes devront être arrosées en fonction de leurs besoins. Il est difficile d’établir un calendrier des arrosages. De bons arrosages doivent être assez espacés pour éviter que le substrat des plantes reste détrempé en permanence.
Avant d’arroser vous pouvez vérifier si le substrat est suffisamment sec en y enfonçant un doigt afin de préciser son degré d’humidité. Beaucoup d’orchidophiles déterminent au poids de leur plante le moment où l’orchidée doit être arrosée. Prenez donc l’habitude de soupeser le poids du pot après un arrosage. Vous constaterez qu’après quelques jours le pot est nettement plus léger. C’est à ce moment qu’il faut arroser. L’expérience venant, vous n’aurez plus besoin d’estimer le poids de vos pots.
Pour des orchidées comme les Phalaenopsis c’est facile : tant que les racines à l’intérieur du pot sont vertes, elles sont gorgées d’eau ; lorsque l’eau disparait du pot, elles deviennent grises. C’est le moment de les arroser à nouveau.
Comme la lumière, la température et l’hygrométrie jouent un rôle dans l’absorption de l’eau, il est préférable d’arroser vos plantes au matin. Si vous arrosez le soir, les plantes ne pomperont pas l’eau et leurs racines risquent de pourrir.
Après un rempotage n’arrosez plus pendant quelques semaines. Laissez le temps aux racines de cicatriser. Vaporisez seulement la surface du substrat.
Des orchidées comme les Phalaenopsis, les Vanda, les Aerangis, etc. doivent être arrosées toute l’année. D’autres comme les Dendrobium, les Lycaste, les Thunia sont des genres originaires de contrées qui subissent une alternance de saisons sèches et pluvieuses. Lors des saisons sèches, les plantes entrent en repos. Elles ne reconstitueront leurs réserves que plus tard à la nouvelle saison des pluies. Ces plantes demandent également en culture une période de repos avec un espacement, voire un arrêt complet, des arrosages. Cette période de repos doit être compensée par une bonne hygrométrie (minimum 75%).
Une plante peut se déshydrater pour plusieurs raisons : un manque d’humidité, une erreur dans les arrosages (trop ou trop peu), une eau trop minéralisée qui bouche les stomates, une source de chaleur trop importante à proximité.
Les conséquences d’un excès d’arrosage sont plus graves que celle d’une insuffisance d’eau car la plante saturée d’eau n’arrive plus à l’absorber. Les racines pourrissent et ne peuvent plus assurer l’hydratation de la plante qui finit par se déshydrater et mourir.
Les feuilles se rident et perdent de leur tonicité. Elles deviennent molles. Les pseudobulbes se rident.
Si la cause est un manque d’eau, il suffit de reprendre les arrosages en utilisant la technique d’immersion partielle du pot.
Si, au contraire, la déshydratation est due à un excès d’arrosages, il faudra les stopper tout en maintenant une bonne hygrométrie autour de la plante jusqu’à l’apparition de nouvelles racines. C’est à ce moment que les arrosages doivent être repris graduellement.
Si l’eau contenait trop de calcaire et de minéraux, il faut nettoyer chaque feuille à l’aide d’un chiffon imprégné d’eau déminéralisée pour retirer tous les dépôts.